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La Playlist Derrick 2022

A quelques heures du passage à la nouvelle année, quoi de mieux que de se régaler des conseils musicaux d'un boomer au teint jaunâtre et à l'oeil de hamster aux abois ?





Voilà 70 tracks, j'espère que vous allez y trouver un peu d'intérêt. Ce ne sont que des morceaux sortis et découverts en 2022 !

Maintenant si vous le voulez on peut bien sûr en parler, argumenter et échanger sur ce qui devrait ou ne devrait pas s'y trouver. Je voudrais juste rappeler avant de lancer des débats stériles et/ou passionnants que je suis un ignare en catégories musicales ; que je n'utilise jamais le terme "pop" dans un sens péjoratif mais plutôt comme la recherche d'un idéal, comme un graal de musicien sans tomber dans le "commercial" qui serait plutôt une fin en soi. J'aimerais également rappeler que je ne suis pas journaliste spécialisé (ni journaliste tout court), il n'est donc nullement utile de me reprendre sur la redondance, les figures de styles ni les fautes de grammaires ou d'orthographe et encore moins sur mes goûts et couleurs. J'espère n'avoir froissé personne dans mes "mini-chroniques", il ne s'agit nullement de critiques en soit mais plutôt d'une tentative de mettre des mots sur les qualificatifs du pourquoi j'aime écouter certaines musiques et ce qu'elles m'évoquent. Il ne s'agit pas non plus d'un classement proprement dit. Mon but premier ici est de lutter contre le "c'était mieux avant" latent de certain•e•s qui confondraient la perte d'intérêt musical et leur propre perte de curiosité musicale. Continuons à écouter de la musique actuelle et de regarder avec bienveillance une certaine scène locale. 2022 est finie, vive 2023 !


(Il ne s'agit donc aucunement d'un classement ! Même si j'ai mis mes dix préféré•e•s tout devant)





#1 / Andrew Bird -Atomized //

Quelle joie lorsqu'on a l'occasion d'être invité chez un hôte joliment foutraque dont le joyeux désordre organisé n'est qu'une autre manière de faire une pop classieuse et surprenante.

Armé de son violon et d'un timbre de voix chaude ainsi que d'une candeur pleine d'envolées fragiles et sincères, un brin désabusée, ce dernier nous ouvre la porte de son désordre.

Pas un désordre inquiétant. Comme si l'occasion nous était donnée de voir à l'intérieur d'une tête se dérouler des schémas de pensée, un désordre tel arpenter un jardin à l'anglaise plein de surprises.

Une pop soyeuse et acoustique pleine de détails et de mélodies d'une dimension à rivaliser avec les plus grands.

"Album de maturité"

C'est toujours curieux d'utiliser l'expression "L'album de la maturité" lorsqu'on parle d'un artiste qui garde encore tellement sa désillusion et sa candeur poétique à portée d'archet.

Surtout lorsque l'on sait que son premier album date des années 90.

Il n'empêche qu'il s'agit là de son album le plus abouti, le mieux produit... truffé de petites pépites dont on ne peut déjà plus se passer.

Un groove de dimanche pluvieux qui déploie un spleen amical en guise de solution pour nous sortir de la morosité et nous envoyer balader au soleil à la moindre éclaircie.


#2 / Kae Tempest - Priority Boredom //

Solide claque que ce nouvel album d'une maîtrise incroyable et encore une fois d'une charge émotionnelle intacte.

Difficile de parler d'album de l'année en ne mettant qu'un morceau dans cette playlist.

"Priority Boredom" , Kae y place son flow étrange tournant autour des temps de ce motif de synthé envoûtant, l'arpéggiator, lent et consciencieux, déployant son motif entêtant sur une structure classique de quatre accords consécutifs nous vrille dans la tête.

Il y a quelque chose de dramatique dans cette musique, cette urgence qui se déploie avec chaque morceaux, une mise en marche dont on devine qu'on ne reviendra pas.


#3 / Young Gods – In C, Part 9 //

Young Gods signent ici une oeuvre vertigineuse en poupée gigogne citant l'original de Terry Riley et en se l'appropriant avec une justesse hypnotique très actuelle.

Accompagné d'un documentaire intéressant, le sound design électro-rock des trois Suisses est tout en retenue, comme un félin prêt à bondir, déployant cellules rythmiques après cellules. La musique sérielle et minimaliste sous forme de vagues composées ,de grooves hypnotiques et entêtants.

Sous hypnose, sous le charme...Les Young Gods, bientôt actif depuis 37 ans, parfois sortis des radars, se replacent sur l'échiquier de la pertinence musicale avec grande classe.


#4 /Yôkaï - Lederberg //

Yôkaï signe ici une B-O de road movie en cavale , de roman noir fatigué, un groove hypnotique qui avale les kilomètres sur l'auto-route.

Les lignes blanches défilent façon Lost Highway, on s'accroche au volant et les sorties se défilent les unes après les autres.

On ne sait plus ce qui de la destination ou du voyage importe.

Les lignes de basse et le groove s'installent sur des phrasés de cuivres jamais pénibles et des gimmicks de guitares ciselés . Tout semble être à une place évidente, pas juste des couches, du groove et de l'espace se déploient dans ce jazz qui en refuserait presque l'appellation.

Yôkaï rejoint ici ses aptitudes à nous emmener avec eux sur scène et celle de livrer un Album à la facture impressionnante. Tout ou plutôt rien, des arrangements, du gros son jusqu'à la pochette de l'album, n'est laissé au hasard.

On se laisse emporter avec joie par la bourrasque du passage de leur fantôme et on en redemande.


#5 / Gaspar Claus - Amour Constrictor //

Gaspar Claus imagine une nouvelle musique pour Violoncelle(s) et on aime ce qu'il défriche à coups d'archets et de pizz d'une finesse qu'on entend rarement dans le chef de cet instrument. On sent que Mister Claus est attaché à des choses et préoccupations qui échappent à d'autres, un quoi insaisissable avec les mots mais qui en font une musique vraiment originale et pouvant paraître décalée à la première écoute mais d'une charge émotionnelle forte et espiègle à la fois.

Amour Constrictor nous rappelle que même les cactus font des fleurs et on se laisse emmener dans les étoiles sensorielles de la galaxie imaginée par Gaspar Claus avec délectation.


#6 / Moderat - Numb Bell (MORE D4TA)

Une musique électro froide, chirurgicale, efficace, émotionnelle et narrative nous apparait comme une trouée dans l'orage touffu et parfois inaudible de la musique électro.

Le trio (Apparat et Modeselektor) rempilent avec un deuxième album réussi.

More data, more music.

On aime cette électro qui ne se donne pas le but unique de nous faire danser mais qui entreprend de nous emmener dans un monde bien à eux.


#7 / Chapelier Fou – Ensemb7e Version // Tea Tea Tea

Cet album au complet est une des choses les plus fraîches que l'on a eu la chance d'entendre et de découvrir en 2022.

Chapelier Fou, entouré d'un septet "classique" et acoustique livre un album ciselé et impressionnant de maîtrise et d'une joyeuse énergie envoûtante piste après piste, sans renier l'ancrage résolument pop.

On est bien en mal de devoir choisir une seule des compositions pour représenter ce petit chef d'oeuvre dont on ne se lasse pas.


# 8 / Fùgù Mango – Maloya //

Fùgù Mango ont une approche de la pop efficace avec ce petit quelque chose en plus dans ses motifs et ses influences (Créoles, Cap Verdienne...) qui en font un groupe plus qu'original. Les cellules rythmiques du morceaux et la façon dont celui-ci se développe avec bienveillance retiennent l'intérêt.

Le positivisme côtoyant une certaine forme de tristesse et la beauté des compositions qu'ils nous proposent sortent leur musique de cette catégorie qu'on pourrait qualifier de "trop propre" (et qui l'est d'une certaine manière).

Ver d'oreille absolu, il s'ancre au fond de votre journée pour vous surprendre à fredonner son refrain à la moindre occasion.


#9 / La jungle - The Lake //

Quel jardin musical plein d'espièglerie, dès les premières notes, la façon de s'emparer de la guitare et de la traiter comme de l'électro-glitch.

On est admiratif devant la maîtrise des différents mélanges et les emprunts aux différents styles. On ne sait plus si on parle de techno, de rock...Rien de nouveaux ? Peut-être. Mais cette espèce de tension cool et acerbe à la fois est assez jouïssive. Cet espèce de break WTF de batterie au milieu du morceau... Le riff de guitare se transforme en un leitmotiv digne des Chemicals Brothers pour ne citer qu'eux...

Envoûtante énergie que celle de la Jungle.


#10 / Lucie Sue - Lick your teeth //

Lucie ne s'est pas trompée pour nous servir un premier single aussi jouissif et incisif que ce "Lick your teeth" qui se déploie sur deux minutes quinze exactement.

Véritable ver d'oreille énergique, teasing déviant complètement réussi et déjanté, on croirait entendre un cross-over pop rock entre PJ Harvey et Sabotage des Beastie Boys.

Peu importe les influences "Lick Your Teeth" est d'une puissance narrative énergique et jouissive qui en fait une des découvertes et réussite de l'année 2022.

On lui souhaite le meilleur pour la suite !


#11 JB Dunckel / Corporate Sunset

Mais qui est ce JB Dunckel qui fait cette musique dopaminée qui semble tout droit prolonger l'oeuvre de Air avec une évidente facilité ?

Pan-dans-le-mille ! L'un des membres de Air, ni plus ni moins.

Comme quoi la signature sonore ne trompe pas... Pop électro et "easy-listening" dont on a du mal à se détacher tant elle est classieuse et séduisante de prime abord. Pourtant l'on se dit qu'un rien pourrait la verser dans la ringardise mais il semble que le JB soit en pleine maitrise de tout ses aspects, comme orfèvre lissant les aspérités et maître d'oeuvre de sonorités soyeuses pour le plaisir de nos oreilles.


#12 / Men I trust - Billie Toppy //

Titre instantané.

Vers d'oreille, on croirait entendre Suzanne Vega qui aurait énergisé sa musique avec un zeste de punk new wave.

Tout cela reste très propre, il n'empêche.

Le groupe de Montréal nous livre ici un titre "plaisir coupable" dont on aurait juré l'avoir toujours entendu tellement il est accrocheur.


#13 / Dez Mona – Wicked //

Le groupe Anversois a fait du chemin depuis son premier album de 2005.

Maintenant dans une formule résolument plus pop, la voix de son leader, écrin/réceptacle au service de l'étrangeté, aux vibratos et dramatiques envolées en narration mi-crooner, mi-freak et toujours envoûtante vous touche à l'inattendu.

Ici le titre pourrait presque être produit en collaboration avec feu David Bowie tellement son influence semble palpable sous la surface.

C'est presque mathématique tellement le groove de Dez Mona semble prolonger le leg des balises laissées par Bowie et Grace Jones.

On aime et on en redemande.


#14 / Iggy Pop - You want it Darker //

Iggy, ce vieux filou, à réussi tel l'iguane qu'il est a se hisser deux fois dans notre playlist pour nous réchauffer les oreilles de sa voix chaude, grave et rocailleuse.

Reprenant ici Leonard Cohen avec une maestria qui nous fait chavirer le coeur.


#15 / Endless Dive - Au Revoir//

Endless Dive est comme un réveil d'hibernation qui nous prend en lendemain de veille au café avec un trop de soleil de mi-saison.

La Musique pop-rock / post-rock instrumentale développée par Endless Dive oscille entre partitions énergiques et longues montées planantes qui se construisent lentement vers un climax avec influences multiples dont Godspeed You Black Emperor.

C'est une musique de paysages qui défilent par la fenêtre d'un train, une musique pour tenir un café dans les mains lors des premières gelées. C'est une musique d'éveil, de vie et de d'éclat, organique et d'une fureur de vivre. Ode au regard sur l'instant.


#16 / Monolithe Noir -Balafenn //

Quel est ce truc qui se déploie en couches évolutives et successives sous nos oreilles ?

Un monolithe noir apparu dans la nuit.

Nos instruments de mesures papillonnent et s'affolent face à ce magnétique duo.

Drone électro, hypnotique et entêtant, grains et ostinatos se faisant vagues, poussées électroniques et riffs de batterie, évolution organiques.

Monolithe Noir nous emmène dans leur jardin ouvert et foisonnant à l'image de ce Balafenn insaisissable.


#17 /Rodolphe Coster - Gilles Memory //

Ayant moi-même connu Gilles, je pose mon joker en terme d'écriture.

Je n'ai pas grand chose à rajouter .

Merci Rodolphe.


#18 / Vitalic - Friends and foes //

Avec une intro glitchy suivie d'un gimmick voix-basse qui te prends à bras le corps, Vitalic continue de nous démontrer qu'il est très très fort et sans faiblir années après années.


#19 / Royal Pantone - Black //

Le duo français nous livre un bel écrin pop qui se joue des styles et enchaîne un morceau drôlement entêtant et résolument actuel, qui s'impose rapidement dans votre playlist et démontre une belle maîtrise d'écriture, tout en rupture et entrelacs.


#20 / Arcade Fire - The Lightning II //

Peut-on résister à l'énergie d'Arcade Fire ? Cette puissance pop énergique à nulle autre pareille.

Avec ce titre disséminé parmi beaucoup d'autres plus lent (dans l'album), on se rend compte que c'est bien à cette énergie qu'on est accro. C'est un peu cruel de ne retenir que cela de ce groupe mais c'est résolument exactement ça qu'on veut !


#21 / Glass Museum - Ellipse //

Quelle belle découverte que la musique de Glass Museum qui s'impose lentement et qui grandit telle une vague se retirant maintes fois pour revenir à l'assaut et former une marée.

Du Satie, du Keith Jarett (Pour aller à l'évidence), des rythmes de batterie d'une belle finesse et inventivité, une gestion électro jamais poussive.

Pari risqué qui mélange improvisation, concerto de piano et rythmes hypnotisants

Sélection difficile au sein d'un album fantastique qui se déploie dans l'espace et le temps, en pleine maitrise des dimensions musicales dont on ne trouve rien à jeter, d'une classe et d'une maîtrise impressionnante pour ce duo piano-batterie, qui vous feront oublier tout ce que vous n'aimez pas dans le jazz.


#22 Blu Samu// Turquoise

Sans crier gare Blu Samu nous balance son flow et son éclectisme plein de grosses vibes surprenantes.


Petit apparté, il est évident qu'à ce point-ci dans le "classement" celui-ci ne veut plus dire grand chose, ce sont des sorties 2022 que j'ai bien aimées et qui sont dans ma playlist, le classement n'est qu'un ordre arbitraire sans tentatives aucunes.


#23 / BKO - Bko Kagni //

BKO déploie son blues Malien électrifié et hypnotique. Groove sale de guitares et chant griot sur une section rhytmique enthousiasmante. BKO souffle un vent chaud et frais à la fois. On a envie d'y retourner comme une fête ou l'on se surprend à s'amuser.


#24 / Figure Section -From Signs to Symbols //

Techno pop au format chanson, minimaliste et dark (très dark). Figure Section pose sa voix sur des lignes de basse accrocheuses et entêtantes. Un petit côté new wave façon années 90 qui n'est pas pour nous déplaire. D'une simplicité efficace et ravageuse.


#25 / TirCroq – Aérolithe //

Ici votre chroniqueur met son "objectivité" au vestiaire car c'est bien un projet personnel réunissant Eric Ronsse au violoncelle et Amaury Baronnet aux claviers et à la batterie qui se déploie pour le plaisir de nos oreilles.

Aérolithe (démo) , en une longue track qui monte progressivement en vagues successives pour arriver, météorite dans l'atmosphère ambiante de la musique alternative tel un astéroïde géocroiseur avec l'intention de tout bousculer l'air de rien et en dépit de toute chapelle revendicatrice.

TirCroq déploie son Velcro-Rock avec des volutes velour-crochet ravageuses ! A suivre impérativement ! ;-)


#26 / Jawhar - Schizo Hiyout //

Jawhar, toujours en maitrise de ses chansons nous livre un bel album. Ange déchu, plein de mélancolie, Schizo Hiyout avance à pas feutrés avec grande classe.


#27 /Andrew Bird -Make a picture //

Peut-on raisonnablement omettre dans cette liste une chanson aussi réussie ? En ce qui me concerne non.

J'ai tendance à bifurquer des playlist et d'aller écouter l'album en entier tellement ce dernier me met en joie.

Un certain degré de perfection qui me rend absolument admiratif et conquis pour cette deuxième apparition dans la playlist.


#28 Arno et Mireille Mathieu // La paloma Adieu

Lorsqu'Arno se rappelle a nous, il y a évidemment toutes ces chansons à s'écorcher le coeur et à vider ses larmes goutant le sel de la mer sur la peau. Mais on peut aussi décider de se rappeler son énergie, son humour et son humanité.

Ici avec l'icône pop figée de Mireille Mathieu, on sent transparaître l'admiration et la joie d'être en duo avec tel personnage.

C'est étrange, c'est sympa, c'est touchant comme rencontre, ces deux grains de voix qui se rejoignent de manière improbable. Joyeux et dramatique.

La Paloma Adieu.


#29 / Catherine Graindorge & Iggy Pop – The Dictator

La voix de crooner d'Iggy en mode narrateur-poète qui traverse une track sobre et lancinante fait de ce dictateur un morceau expérimental d'une chaleur prisée.

Profond. Trippant.


#30 / Jean-Paul Groove – Trnsfb //

Avec un nom comme ça "à coucher dehors" diraient certains, on pourrait se tromper de direction et croire qu'on à affaire à un énième groupe de musique "pour rire" mais lorsqu'on écoute la musique que les trois lascars développent pour nos oreilles, on découvre une musique instrumentale énergique et pleine d'influences variées qui vont puiser dans des réservoir d'électro-rock et dont un groove certain se déploie comme colonne vertébrale. Ne s'installant jamais dans la complaisance ou dans la bizarrerie, la facture sonore est en constante évolution et se déploie sous nos oreilles avec intérêt. Dans la lignée de Three Trapped Tiger, un trio à suivre !

#31 / Roza - Rappelle-moi la beauté //

Au début, intrigué par cette guitare qui sonne nylon mais pas tout à fait. Puis on se dit que ce style de voix c'est pas notre truc, puis finalement on se dit qu'en fait on est plutôt fan de la voix qui ne se fait pas démonstratrice. Et puis le son du n'goni (sorte de kora malienne) se mêlant avec les percussions et le chant et les paroles nous percutent sans crier gare et on est conquis sans aucun retour en arrière ni hésitations.

Une chanson presque nécessaire tant elle touche à la perfection émotionnelle.


#32 / The Brian Jonestown Massacre – Silenced //

Rhaa ce groupe n'a peut-être rien inventé mais le fait tellement bien ! Les grattes, le rebondi de la batterie avec la basse, ce groove rock'n roll décontracté et explosant d'énergie d'une époque révolue avec cette voix qui passe à travers tout, on se croirait téléporté dans un festival seventies. Si vous vous êtes éloignés du Rock'n Roll ces dernières années c'est presqu'une réconciliation avec le style et la preuve qu'il ne faut rien de compliqué pour avoir le feu.


#33 / Cocaïne Piss - Lalalala Fuck Me //

C'est toujours un petit pincement au coeur quand tu écoutes le chouette morceau d'un groupe qui annonce qu'ils vont splitter dans la foulée.

Ici Cocaïne Piss transforment une fois de plus leur vessie créatrice en phare punk et crépusculaire avec leur nihilisme total d'énervé•e•s, l'intro pleine de silences est géniale et la narration lente devient crise psychotique et désespérée.

Energiques et définitivement punks comme des uppercuts à l'estomac, les Cocaïne Piss laisseront encore longtemps leur traces dans le contrôle antidopage de la musique trop formatée Belge.


#34 / Secte - Longa D //

Les explorations musicales de Secte se développent ici avec finesse dans des volutes néo-orientales. Au croisement entre Mirsilou et l'orient, le duo guitare-batterie nous emmènent au soleil et dans les dunes. Ne soyez pas étonnés si vous vous réveillez du sable dans les godasses et dans les oreilles. C'est fort.


#35 / Catnapp & Modeselektor - In my closet //

La deuxième tête chantante de Die Antwoord dans un projet "solo" avec Modeselktor aux commandes, qui prouve qu'elle n'est pas un faire-valoir mais a un réel univers à proposer. D'aucun voudront faire une comparaison avec Björk sur certains tics de chants mais c'est surtout dans son timbre et dans son flow que Catnapp nous attrape et nous happe sans problème dans une dimension qui n'est pas forcément la notre mais pleine de sonorités et de sensations (grâce aussi aux lascars de Modeselektor à la prod).


#36 / Polyphia – Playing God //

Quel crossover ! Tout le monde n'y arrivera pas du premier coup.

Comme une glace trop indigeste, il faut apprendre à apprécier ce groupe construit autour du jeune prodige guitaristique Tim Hensen avec une méthodologie de création de morceaux si particulière.

Je n'ai pas choisi la collab avec Steve Vaï, ce morceau ayant des accents flamenco et une signature "acoustique" me semblait emmener plus loin l'expérience Polyphia.

Résolument actuelle tout cela va bien au delà de juste une sensation de guitar hero.

Game changer.


#37 / Munly & The Lupercalians – Mahout //

Si vous réussissez à passer cette intro a Capella qui peut être -admettons le- une petite torture en soi (avec une inspiration Bagdad Café ) vous découvrirez une voix d'écorché, crooner et narrateur d'un groupe qui n'est pas sans rapeller 16 Horsepower voire certaines périodes de Nick Cave. Bien que le mec ne joue pas la carte d'une grosse voix basse, celle-ci nous réserve quelques surprises en terme de possibilités !

Belle claque, sous l'apparence d'un genre déjà bien exploité, on verrait facilement ce morceaux s'immiscer dans votre playlist Peaky Blinder.

Un groupe définitivement Rock qui vous raconte des histoires sans l'éternel formule Guitare, Basse, Batterie.

On me souffle à l'oreille que les voir en concert est se prendre une claque assurée !


#38 / Automatic – NRG //

Les trois meufs d'Automatic font une sorte de punk-pop copié-collé mais tellement bien que vous avez envie de pogoter des le matin et de remplacer votre dose de caféine journalière par l'écoute d'Automatic.

Favorisant les bonnes grosses lignes de basses sales à souhait et un son de batterie garage. C'est frais, c'est dansant, punk sans jamais tomber dans la grosse disto ou l'agressivité, ça déménage, c'est naïf/désabusé tout en étant (im)pertinent, ça sent la bonne rage criée à la face du monde et ses injonctions.


#39 / The Haunted Youth - Broken //

Apparement au sommet d'une vague Hype, The Haunted Youth nous happe avec sa Pop rétro aux influences Cutting Crew et The Church et j'en passe.


#40 Yokaï // Sentinelle

"Coup de Grâce" est assurément un des albums de l'année selon moi.

D'où la présence de plusieurs morceaux dans cette playlist.

Toujours dans la musique instrumentale très cinématographique. Les thèmes se déploient avec un intérêt croissant à chaque écoute. On en fait volontiers la B.O. de notre propre film quotidien.


#41 / Avalanche Kaïto - Le Grand-père //

Avalanche Kaïto vous emporte hors des sentiers battus dans sa musique iconoclaste, énergique et envoûtante comme une transe alternative.

Des instruments différents de l'éternel cocktail guitare-basse-batterie qui forcent à écouter différemment et l'on y prend un plaisir de fou à la limite de l'hypnose.

Avalanche Kaïto nécessite un certain apprentissage d'écoute qui ne sera peut-être pas toujours évident pour qui est peu habitué aux chemins de traverses.

Mais les voir en concert est adopter leur transe hypnotique à la croisée des chemins.


#42 / Blackwave - I Miss //

Sampling et musique hip hop rétro, qui n'est pas sans rapeller la vague acoustique positive de la West-coast des années 90.

Ici point de phrasés impressionnants, pas de punchlines mémorables, tout est dans la vibe et l'écrin hip-hop intimiste et acoustique développé par le duo Anversois.

A force d'entendre des trucs de gangsta, des clashs et des paroles limite crapuleuses on en avait presqu'oublié que le hip-hop qui fait du bien existe aussi ! Merci à eux.


#43 / Reverie - Hail Mary //

Pas fan du tout de la couverture de Reverie en train de vomir sur la colline d'hollywood.

Mais le message est plutôt clair.

Et contrairement à d'autres tracks de cet album qui tourne beaucoup autour d'impro et ayant comme sujet la dépression, ici les samples utilisés pour cette track hip hop rendent très vite ce morceau drôlement accrocheur.

En duo avec YelloHill, les deux délivrent un débit de flow d'une rapidité et d'une précision impressionnante !


#44 / Chapelier Fou & Ensemb7e Version - Philémon //

Je l'avais dit plus haut, difficile de ne pas accorder une deuxième entrée pour Chapelier Fou et son album dont on ne se lasse pas.

#45 / Kae Tempest - Salt Coast //

Difficile de parler d'album de l'année en ne mettant qu'un morceau dans cette playlist.

"Salt Coast" au tempo lent et à la progression continue ne manque pas de me faire dresser les poils a chaque écoute de ses paroles dures, poétiques et d'une clairvoyance inégalée.

Impressionnante claque comme une tempête à la côte.


#46 / Tindersticks - Both Sides of the Blade //

En rivière souterraine, telle une résurgence, la musique de Tindersticks disparaît pour ressurgir calmement et nous emporter avec elle sans résistance aucune.

Peu de groupe possèdent une puissance émotionnelle et une signature sonore aussi identifiable.

Seul et unique titre sorti par Tindersticks en 2022, mais quelle classe !

Quel déploiement lent et chatoyant, de la mélancolie et du spleen à l'état pur des anglais de Nottingham dû grâce à la collaboration avec Claire Denis pour la B.O. De son dernier film "Avec amour et acharnement"


#47 / It It Anita - Reset //

C'est un des seuls titres de "rock dur" a s'être glissé dans cette playlist.

L'énergie d'énervés post-punk (Liègeois) est hautement transmissible avec plein d'influences que d'autres cerneront surement mieux que moi ( Refused ?...)

Bon les paroles me semblent un peu frôler avec des théories du complot, j'avoue ne pas m'être trop plongé dans leur signification, plutôt happé par l'énergie du quatuor et les constructions rock alternatives qu'on jurerait sorties du meilleurs des années nonantes.


#48 Under de Reefs Orchestra // Kudzu

U.D.R.O à ce petit quelque chose en plus de très séduisant dans le paysage de la musique instrumentale actuelle. Comme des mélodies rouillées qui étaient là en vie sous-marine, qui nous auraient accompagnées dans notre sillage sans le savoir et qu'on aurait ramené à la surface à l'aide d'un filet de pêche, d'un électro-aimant. Quelque chose de vécu, de rouillé, comme ces "bruin café" dont la nicotine et le passé fait encore tenir les murs.

Le trio construit autour de Clément Nourry nous met en appétit et nous rappelle avec plaisir ce que le terme Jazz peut aussi désigner.


#49 / Damon Albarn - Beetlebum (Live At Union Chapel) //

Oui ok, c'est un peu de la triche. Pas tout à fait une nouveauté. Mais quand un classique pop est repris avec une instrumentation comme celle-là dont une intro inspirée de Keith Jarett, on a du mal à résister. Et puis on l'aime le Damon, dans tout ce qu'il entreprend, alors c'est Joker et on en profite.

#50 / Henrik Schwarz, Brugge Wesseltoft - Duolism -One Two //

Musique instrumentale née d'une collab Jazz et deep House, quelques bases jazz, du piano certes, mais aussi divers acoustique et électroniques d'un belle finesse.

C'est fin et remplit l'espace dans toutes les dimensions.

C'est évocateur, on jurerait voir un film se dérouler devant nos yeux.


#51 / Bajo - From Your chest //

1er single/démo pour cet artiste.

Ca lorgne (peut-être trop ?) évidemment du côté de l'oncle Ben Harper, mais on se prend à aimer le timbre, la manière dont tout ça se pose avec simplicité et honnêteté.

Guitare sèche et voix. C'est parfois utile de se rappeler que la formule est universelle.


#52 Asgeir // Snowblind

Pop froide, léchée, énergique, millimétrique et ciselée par notre ami venu d'Islande. Une ligne de basse dans le break qui fait un beau contrepoint avec la partie principale que certains diraient trop lisse. C'est un style. Plus on l'écoute plus on s'y retrouve. C'est le principe me direz-vous. Moi j'aime bien. Ca vous va comme non-argument ?


#53 / Rone – Ghost //

J'aime la musique sérielle, la musique électronique quand elle ne s'acharne pas à vous faire absolument danser.

Je préfère quand elle se veut organique et qu'elle nous emmène voyager avec, pourquoi pas, de la danse au bout de la transe..

Rone le fait admirablement bien en collaboration pour la bande son du court-métrage de Spike Jonze et fait (Justement) danser la troupe (La) Horde.

Référence oblige à la horde (du contrevent) , il y a également une track avec les mots et la voix d'Alain Damasio (qui ne se retrouve pas dans cette sélection mais que je vous invite à découvrir).

Puissant et envoûtant.


#54 / Blu Samu - Que sabes-tu ? //

Blu Samu, on le disait plus haut, étant éclectique nous balance au sens propre et figuré une ballade guitare-voix très saudade.

On ne résiste pas à la minute quarante de grâce tel un lézard au soleil.


#55 / Condore – Brother //

Cette liègoise, nous gratifie d'un premier album intimiste "winding whispers".

Ostinato rythmique au piano et petite voix sensible. On pense à "Mad world" repris au piano bien sûr, à la limite du plagiat sur ce titre, voyons-y une citation sensible et le temps d'hésiter sur la direction à prendre le titre s'impose et trouve son chemin avec aisance à travers nos coup de coeurs.


#56 / Anna Calvi – Red right hand//

We're Peaky Fock**g Blinda !

La rockeuse semble faire corps et âme avec l'esprit des B.O.s déployées dans la série éponyme. Ici elle reprend haut la main le titre "Red Right Hand" de Nick Cave , immortalisé par le générique. Bref, le serpent se mord la queue, mais c'est une belle reprise. (Et c'est moins décevant que la dernière saison)


#57 / Vintage Crop - The Duke //

Peut-on trouver plus Brit-Punk que Vintage Crop au jour d'aujourd'hui ?

Il y aurait un ministère du punk qu'ils en seraient sans aucun doute les principaux fonctionnaires pyromanes.


#58 / Edwige - Corps et âme //

Edwige avec son compère d'écriture Joachim Jannin, s'impose single après single.

Son style "sage en apparence" semble couler de source et il faut chercher les aspérités dans les recoins, les non-dits.

Une pop classieuse qui crée des images en filigrane. Dans cette pop y a un petit côté "autour de Lucie" qui n'est pas pour nous déplaire.


#59 / Andrew Bird - Underland /

Okay c'est exagéré une troisième apparence de l'ami Andrew au sein de cette playlist mais si vous n'êtes pas déjà conquis à quoi cela servirait-il de vous dire que c'est peut-être l'album de l'année ? Mais quelle classe !


#60 / Beirut - Two Blue Eyes /

Mine de rien Beirut nous accompagne depuis un petit temps dans ses paisibles sentiers à coup de graminées folk-rock qui viennent nous caresser les oreilles.

C'est chaud et paisible, cela évoque des lieux et des histoires.

On est content qu'ils soient de la partie.

On rêve un peu de découvrir cette Californie là aussi belle que deux yeux bleu.


#61 / Wolf Alice - Feeling myself //

Belle claque. Coup de coeur. Pas grand chose à dire de plus.


#62 / Tosca – Troststrasse //

Rue de la musique électro (presque trop) maitrisée dans les micro-détails, Tosca pourrait faire figure de chef de file.

Les maestro autrichien Dorfmeister et Huber, nous livrent une fois de plus une électro classy et lissée aux accents lounge sans tomber dans les travers du genre.


#63 / Pi Ja Ma - J'ai oublié //

Ovni sensible.

On est assez fan de cette pop bricolée oscillant entre légèreté et journal intime.


#64 / Jong Oisif – Horizons //

La pop naïve bricolée et (dé)construite de Jong Oisif nous emmène vers des horizons imprévus et improbables. Ca sent le matin déjeuner café-clope, la gueule dans le cul au soleil à se demander quoi faire sans aucune fausse honte de sa propre oisiveté.


#65 / Jawhar - Sayyed Ezzin //

Deuxième entrée de Jawhar. Toujours mélancolique et indescriptible.


#66 / Bigflo et Oli Feat MC Solaar - Bons éleves //

Et c'est ici que les romains s'empoignèrent...

Un des seul morceau Hip Hop français à s'être glissé dans cette playlist.

Je ne connaissais pas, ok c'est commercial- j'en conviens, mais je ne parviens pas à ne pas aimer. La production est impressionnante et le propos intelligent. Les interventions de MC Solaar, en Psychanalyste des deux rappeurs sont parfaites, on ne sait si il jette de l'huile sur le feu, si il pousse à la faute mais on se retrouve embarqué dans une espèce de séance de téléréalité Hip Hop avec aveux et règlement de compte (soft) sur le game de la célébrité .

Introspectif, juste et drôle par moment , j'ai trouvé ça bien en fait.

Yo.


#67 / Win-Dow - Hit the bass //

Il fallait bien un titre "plaisir coupable" pour pouvoir faire péter les basses dans votre voiture en goguette le samedi soir (Sic). Le seul et unique titre de K-Pop de cette playlist. ( Faites un effort voyons !) Découvert en surfant sur le site de l'A.B. (Concert le même jour que les têtes raides WTF?)

Bref, cette K-pop surproduite de boys band montée de toute pièce et chantée dans un Franglais , pardon une alternance Coréen/Anglais presqu'à 50/50.

Bref c'est ridicule mais ça fait le Taf. Hit the bass !

Vous aussi étonnez vos ami•e•s avec Win-dow !

Plus qu'a apprendre la chorégraphie ! Ahaha !


#68 /Les Têtes Raides - Abécédaire //

Moment de grâce humoristique au sein d'un album (surproduit selon moi), les Têtes Raides sont encore là pour nous emmener dans leur ronde joyeuse de rock français.


#69 / Olafur Arnalds - Main title from "Surface" //

Le pianiste compositeur que toutes les productions s'arrachent signe ici une fois de plus sa maitrise sensible d'arrangeur des grands espaces.


#70 /Steve Reich,L.A. Philarmonics, Suzanna Mälkki - Sixteenth

Steve Reich, pour son retour à la composition pour grands ensembles nous gratifie d'une pièce à l'urgence dont le tempo jamais ne faibli et nous emmène dans sa course vers l'avant. Les instruments de l'orchestre se passent les croches avec vagues et entrelacs comme seul Steve Reich peut l'imaginer. On ne peut que conseiller d'écouter la suite dans son intégralité et dans l'ordre pour ne pas avoir ce sentiment de coupe abrupte à la fin du morceau.



Bonne année 2023 avec le meilleur de l'année 2022 !




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